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Nous ne vous oublierons pas Pierre Seel et tous les autres

Christian Vanneste récidive et nous ressort sa litanie puante sur les homosexuels. Vanneste n’aime pas les homos et comme plusieurs démêlés avec la justice pour homophobie ne lui suffisent pas, il remet le couvert. Ainsi, il réécrit l’histoire : « En Allemagne, il y a eu la répression des homosexuels et la déportation qui a conduit à, à peu près, trente mille déportés. Et il n’y en a pas eu ailleurs. Et notamment en dehors des trois départements annexés, il n’y a pas eu de déportation des homosexuels en France » , affirmant donc que cette période de l’histoire relève de « la fameuse légende de la déportation des homosexuels». Même Jean-Marie et Marine n’avaient pas osé.

Pis encore.

Serge Klarsfeld prend la défense du parlementaire, il ne faudrait surtout pas salir la mémoire de la Shoah avec la déportation des homosexuels. Honteux.

Zemmour, dans une chronique scandaleuse sur RTL, et passible de poursuites judiciaires pour négationnisme et homophobie, défend lui aussi le député du Nord. (Zemmour cite comme référence et historien, Patrick Buisson, ancien de Minute, journal d’extrême-droite. On s’étrangle. Zemmour maltraite, méconnait, et salit l’histoire de l’Alsace-Lorraine en assimilant ses habitants à des citoyens allemands pendant la seconde guerre mondiale. Les Malgré-Elles, les Malgré-Nous, les résistants alsaciens, et tout ceux qui ont souffert en Alsace-Lorraine apprécieront). Grand Maman, déportée pour résistance et arrêtée à Wihr-au-Val dans le Haut-Rhin en 1944, se retourne dans sa tombe.

En 2000, j’ai rencontré Pierre Seel, un des premiers à avoir témoigné pour avoir porté le triangle rose. Pierre était un citoyen français née en Alsace (qui je le rappelle à monsieur Zemmour est française aussi depuis 1918). Un homme courageux qui a osé parlé quand tout le monde préférait oublier. Si les historiens savent aujourd’hui que les homosexuels ont été persécutés pendant la seconde guerre mondiale, c’est grâce au courage de ceux qui se sont levés et qui ont témoigné. Combien n’ont rien dit de peur de représailles ou par honte tout simplement? Combien n’ont pas survécu à l’enfer des camps? Car il ne faut pas oublier que les plus faibles dans les camps se sont bien les homosexuels, discriminés par le port du triangle rose, qui stigmatise sur leurs personnes les violences, les viols, les privations et la haine.

Combien de déportés homosexuels dans les camps? Les livres d’histoire américains font état de 100 000 déportés pour homosexualité pour l’ensemble de l’Europe. On compte des Allemands, des Polonais, des Tchèques, et des Français parmi tant d’autres. Ils manquent dans les archives des milliers de dossiers -et pas seulement ceux des homosexuels-, volés par les Russes, détruits par les nazis, ou tout simplement égarés. D’autres archives ne sont pas même encore accessibles aux historiens et il faudra attendre de nombreuses années pour faire toute la lumière sur la déportation homosexuelle.

Des témoignages font état de lesbiennes déportées pour homosexualité et portant le triangle rouge.

Que savez-nous d’une histoire que personne ne veut entendre et se remémorer? Une chose est certaine, les homosexuels étaient persécutés et déportés en raison de leur orientation sexuelle, que cela plaise ou non à monsieur Vanneste et compagnie. Beaucoup sont morts dans les camps et d’autres ont choisi de se taire pour oublier. Près de 70 ans après la fin de la seconde guerre mondiale, ne les oublions pas. Il faut se battre pour que leurs mémoires ne soient pas salie par la bêtise.

Vidéo: Paragraph 175